Rencontre avec Christine DAUSSAT-DAURE, responsable de la résidence de Lézian, à Mirande. En poste depuis 30 ans et toujours portée par la volonté de favoriser l’intergénérationnel, elle est constamment à la recherche de nouveaux projets pour enrichir la vie de nos aînés.
Mme DAUSSAT-DAURE, pourquoi ce projet autour des Amis de Lézian est-il important pour vous ?
L’intergénérationnel est une composante essentielle de notre démarche. Nous avons déjà des partenariats avec l’école Notre-Dame et le centre de loisirs le Pitchounet. Aujourd’hui, de nouvelles structures comme le lycée agricole et des classes du lycée Alain-Fournier nous sollicitent pour des projets communs. Ce projet de jeux traditionnels en bois répond à nos attentes : créer du lien entre jeunes et anciens, dans une ambiance conviviale. Ces jeux rappellent souvent à nos aînés des souvenirs d’autrefois, ce qui est très précieux. De plus, nous avons eu la chance de collaborer avec M. Patat, un artisan gersois de Plaisance, pour la fabrication des jeux.
Comment s’est déroulé le parcours entre l’idée et la concrétisation du projet ?
L’idée a émergé lors d’une réunion de personnel. J’avais remarqué que le Budget Participatif Gersois approchait, et j’ai suggéré à l’équipe que nous pourrions proposer un projet. Très vite, avec ma collègue animatrice Cathy Roussel, nous avons élaboré une idée, et Cathy a pris en charge le montage du dossier. Une fois le projet formalisé, nous avons bénéficié d’un accompagnement précieux de la part des services du Département. Ensuite, nous avons mobilisé nos partenaires, les familles des résidents anciens et actuels, et le bouche-à-oreille a fait le reste.
Pouvez-vous nous présenter le projet « Quand les seniors entrent en jeu » ?
Le projet comprend l’acquisition de 10 jeux en bois, ainsi que deux jeux de quilles au maillet. Nous avons aussi prévu des tonnelles pour permettre aux participants de profiter de l’extérieur tout en étant protégés du soleil ou du vent. Le coût total du projet s’élève à un peu moins de 5 000 euros.
Au-delà de l’intergénérationnel, ce projet contribue-t-il à renforcer le lien social ?
Absolument. Le lien social est crucial. Nous allons aussi organiser des échanges avec d'autres structures, comme l’EHPAD de Mirande. Nous avons déjà organisé les Olympiades en juillet, et nous comptons inviter d’autres établissements pour participer à ces moments d’échange. Ces rencontres sont toujours très enrichissantes et se terminent généralement par un goûter convivial.
Quelles sont, selon vous, les raisons du succès de ce projet ?
Je pense que la résidence est bien identifiée à Mirande, et l’intergénérationnel est un thème qui touche les gens. De plus, notre mobilisation a été cruciale. Nous n’avons participé qu’au marché de Mirande, mais grâce à notre réseau et à la bonne connaissance des habitants, la démarche a été facilitée. Cela nous a permis de recueillir de nombreuses voix à cette occasion.
Quel conseil donneriez-vous aux futurs porteurs de projets du Budget Participatif Gersois ?
La mobilisation est essentielle. Il faut fédérer autour du projet et y croire fermement. Il est aussi important de solliciter son réseau, ses partenaires, ainsi que les familles. De notre côté, nous avons beaucoup utilisé Internet, WhatsApp, et distribué des flyers explicatifs. Chaque fois que nous envoyions un mail à nos partenaires, nous joignions une fiche explicative pour bien présenter le projet. La clé, c'est d’expliquer clairement et simplement afin que tout le monde comprenne l’importance et la portée du projet.
Photos : © CD32 / JC-Debord 2024