Avec les représentantes de l'association Culture et Loisirs Montégutois, dont le projet "Crochetons, Tricotons et Cousons le Lien Social" est lauréat du BPG : Mmes Béatrice Bourg, présidente, et Ghislaine Garric, porteuse du projet.
Comment le projet est-il né ?
- Béatrice Bourg : L'association Culture et Loisirs Montégutois, existe depuis une dizaine d'années maintenant. L’objectif à l'origine était de dynamiser le village avec des activités diverses comme des conférences, des spectacles, des balades, etc. Depuis quelques années, Mme Garric, adhérente, souhaitait créer un atelier de tricot. Il y a deux ans, l'idée a pris forme et a bien fonctionné. Le projet "Crochetons, Tricotons et Cousons le Lien Social" est arrivé ensuite.
- Ghislaine Garric : L’objectif est de continuer à créer du lien entre les habitants et, en même temps, à produire par nous-même des objets que nous pourrions vendre au profit du Téléthon. Nous organisons des sessions le jeudi après-midi, où nous allons même chercher des personnes isolées sur la commune pour leur permettre de participer. C'est un moment convivial et important pour notre communauté.
En quoi consiste le projet en termes de matériel et de budget ?
- BB : Grâce au Budget Participatif Gersois, nous avons pu obtenir un financement de 900 euros pour acheter deux machines à coudre et un meuble de rangement. Nous avons acheté le tout récemment et aujourd’hui, nous les installons pour les mettre en fonction.
Qu'est-ce que ce projet apporte à la commune ?
- BB : C'est un moyen de faire sortir les gens de chez eux, notamment les personnes âgées qui, souvent, se retrouvent isolées dans la journée lorsque leurs proches travaillent. Nous sommes un petit village avec une population assez jeune, et les aînés peuvent se sentir seuls. Ce projet leur donne une occasion de se rencontrer, de partager des moments communs agréables, et de retrouver de la gaieté autour d’une activité, que ce soit du tricot, du crochet ou même des jeux de société, car nous avons une section jeux, très appréciée des personnes âgées. Certains qui venaient pour le tricot restent aussi pour jouer au Rummikub ou à la belote, et ça crée de nouvelles amitiés.
- GG : Lors des ateliers, l’ambiance est excellente. Et ce qui est beau dans ce projet, c'est aussi la transmission du savoir-faire. Les personnes qui maîtrisent le tricot, le crochet ou la couture aident les autres. Nous accueillons même des personnes des communes voisines. Cela crée une dynamique et une solidarité intergénérationnelle.
Pouvez-vous nous parler du parcours de ce projet, entre l’idée initiale et sa réalisation ?
- GG : Quand j'en ai parlé ici, tout le monde a adhéré. Nous ne savions pas trop où cela nous mènerait, mais peu à peu, le projet s'est structuré. Chacun a apporté ses idées, et c’est ce qui a rendu le projet intéressant et dynamique, mais sans le soutien et les conseils des équipes du Budget Participatif au Conseil départemental, nous n’aurions probablement pas pu monter le dossier.
Et vous avez mobilisé pour voter ?
- BB : Oui, bien sûr ! Il a fallu solliciter nos réseaux pour obtenir des votes. Le fait d'avoir un objectif pour le Téléthon a aussi mobilisé les gens. C'était un projet avec un petit budget, mais qui avait un impact significatif, et cela a touché beaucoup de monde. Donc, petit budget, mais finalement, assez grande ambition. Ghislaine ne le dit pas parce qu'elle est très modeste, mais en fait, elle a beaucoup porté le projet. C'est elle qui s'est démenée pour monter le dossier, qui nous a poussé un petit peu pour qu'on s'active.
À votre avis, pourquoi ce projet a-t-il eu du succès ?
- GG : Je pense que notre projet a séduit parce qu'il est simple et accessible. Il favorise le lien social, et les gens voient que c'est une initiative qui fait du bien à tous. Le fait de donner du sens, avec la vente pour le Téléthon, a aussi sûrement fait la différence.
Est-ce que ça aurait été possible de monter ce projet sans le budget participatif ?
- BB : Ça aurait peut-être été possible, mais avec plusieurs années d'exercice qui nous auraient permis d'économiser la somme nécessaire, tandis que là, à l'année N, nous pouvons disposer du matériel tout de suite et démarrer quelque chose rapidement. Le BPG est un accélérateur.
Auriez-vous un conseil à donner à d'éventuels futurs porteurs de projets au Budget Participatif Gersois ?
- BB : Ayez une idée simple, porteuse de sens et qui fédère pas mal de gens autour.
- GG : Et puis, il faut aller vendre le projet, si je peux dire. C'est-à-dire que sur les marchés, j'ai vu que le projet qui a finalement recueilli le plus de votes avait beaucoup travaillé et expliqué ses objectifs. J'ai même voté pour son projet aussi parce que l'idée était super ! Il faut aller devant les gens, expliquer aussi parce qu’avec Internet, on ne peut pas toucher tout le monde. Rien ne vaut le contact humain finalement.
Un petit mot pour terminer ?
- GG : L'humain est au cœur de tout ça et c'est très important pour nous !